DECLARATION A L’OCCASION DE LA JOURNEE MONDIALE DE L’EAU, EDITION 2025
En ce samedi 22 mars 2025, nous commémorons l’édition de 2025 de la Journée Mondiale de l’Eau (JME 2025), une occasion d’approfondir davantage la réflexion sur l’importance cruciale de cette ressource vitale et précieuse pour la vie, le développement et la paix. Cette année, le thème retenu au niveau mondial, « Sauvons nos glaciers », nous invite à considérer les défis globaux liés aux changements climatiques et leurs impacts sur les ressources en eau, et singulièrement dans notre sous-région du Sahel.
Les Etats du Liptako-Gourma que sont le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger, sont situés dans une région marquée par des défis complexes : inondations et sécheresses récurrentes, pression démographique, et une demande croissante en eau pour les besoins domestiques, l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’aquaculture, l’industrie, le transport, l’hydroélectricité, les loisirs, etc. Dans ce contexte, l’eau est non seulement un facteur de production essentiel, mais aussi un pilier de l’intégration régionale et de la stabilité socio-économique pour nos Etats.
Les glaciers, bien qu’éloignés géographiquement de notre sous-région, jouent un rôle crucial dans le cycle hydrologique mondial. Leur fonte accélérée due au réchauffement climatique affecte les écosystèmes, les cours d’eau et les précipitations à l’échelle globale. Pour le Sahel, cela pourrait se traduire par une perturbation des régimes pluviométriques, une augmentation des risques d’inondations et une aggravation de la désertification. La préservation des glaciers est donc un enjeu global qui nous concerne également et nous devons nous interroger sur les impacts éventuels de la fonte des glaces sur le cycle hydrologique de notre sous-région ainsi que les réponses appropriées que nous pourrions y apporter. Dans nos Etats membres, nous devons donc renforcer notre résilience face à ces défis et cela passe par :
- le renforcement de la coopération transfrontalière autour de la gestion intégrée des ressources en eau partagées, souterraines comme de surface : la promotion d’une approche collaborative entre nos trois pays pour une utilisation durable et équitable de l’eau. Comme tous les bassins versants hydrologiques, ceux que les Etats du Liptako-Gourma partagent entre eux ou avec d’autres Etats voisins à savoir le Niger, la Volta, le Lac Tchad et le Sénégal, doivent être mieux gérés de manière concertée entre les pays concernés et les organismes créés à cet effet pour garantir une utilisation durable et équitable et assurer la sécurité hydrique de tous pour une prospérité partagée ;
- la résilience à la variabilité et au changement climatiques : il est impératif d’investir dans des infrastructures hydrauliques durables et résilientes, de développer et promouvoir des pratiques agricoles, pastorales, halieutiques et fauniques durables et adaptées. La protection de nos écosystèmes fragiles, la restauration des terres dégradées et la promotion de l’agroécologie sont autant de priorités ;
- l’information, la sensibilisation et l’éducation : la Journée Mondiale de l’Eau est l’occasion de rappeler à nos populations, l’importance de préserver cette ressource. Chaque citoyen doit être un acteur de la protection de l’eau, à travers des gestes simples et des pratiques responsables en évitant par exemple le gaspillage, la pollution et surtout en respectant les mesures règlementaires ;
- la coopération internationale : la préservation des glaciers et la lutte contre le changement climatique nécessitent une solidarité mondiale. Nous appelons la communauté internationale à soutenir les initiatives locales et régionales pour renforcer la résilience du Sahel, très vulnérable à ces changements.
A cet effet, l’Autorité de Développement Intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG) s’engage aux côtés de nos Etats membres à :
- promouvoir la concertation inter-Etats avec toutes les parties prenantes pour l’élaboration et/ou l’harmonisation de documents de planification communs (politique et stratégie régionales en matière d’eau) ;
- élaborer un programme régional d’investissements prioritaires et intégrateurs en matière d’eau et d’adaptation au changement climatique ;
- entreprendre la mobilisation des ressources financières auprès des Etats et des Partenaires pour la mise en œuvre de ce programme régional.
En cette Journée Mondiale de l’Eau, je lance un appel solennel à l’ensemble des acteurs, gouvernements, organisations internationales, société civile et secteur privé, pour qu’ils unissent leurs efforts en faveur d’une gestion durable et équitable de nos ressources en eau. L’eau est un bien commun, son accès constitue un droit humain fondamental, et un pilier de notre intégration régionale.
Ensemble, œuvrons pour la préservation de nos ressources en eau pour un développement intégré et durable dans notre espace commun.
Ouagadougou, le 22 mars 2025
Hawa AW
Secrétaire Exécutive de l’Autorité de Développement Intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG)